Un roi de la Renaissance qui a marqué l’histoire ! Par Titouan et Nicolas

Henri VIII

Roi d’Angleterre de 1509 à 1547, Henri VIII est surtout connu pour ses rapports compliqués avec ses femmes puisqu’il en a fait exécuter deux, et que l’annulation de son premier mariage est à l’origine du schisme avec Rome. Néanmoins, Henri VIII fut aussi le roi d’une Angleterre ayant eu la volonté de se poser en arbitre dans la lutte entre Charles Quint et François 1er dans le contexte décisif pour l’Europe de la Réforme. Enfin, la crise avec Rome allait amener à la création de l’anglicanisme entériné sous le règne de sa fille : Elisabeth 1re.

I) Son règne

Henri VIII est bien décidé à gouverner avant tout pour sa gloire personnelle et ainsi se hisser au niveau de ses rivaux européens. Le contexte international va lui en donner l’occasion. La grande affaire du règne d’Henri VIII est le schisme avec Rome. Mais les raisons en sont multiples et complexes et pas uniquement dues à un caprice pour se remarier. Henri VIII n’est pas le prince docile que les Espagnols espéraient. De plus, il reproche à la reine de ne pas lui donner de fils (un garçon est mort à quelques semaines en 1511) ; ils ont cependant une fille, Marie, née en 1516. Tout s’accélère quand le roi tombe amoureux d’Anne Boleyn.

En 1531, l’archevêque de Canterbury déclare : « Nous reconnaissons que sa Majesté est le protecteur particulier, le seul et suprême seigneur et, autant que la loi du Christ le permet, le chef suprême de l’Eglise et du clergé d’Angleterre ». Le schisme est bien là, et le pape excommunie Henri VIII deux ans plus tard. Dorénavant, la monarchie d’Angleterre est également chef de l’Eglise du pays.

Henri VIII ne veut pas seulement faire de l’Angleterre une grande puissance, il se pose aussi comme un prince en concurrence avec les autres princes, en particulier avec François 1er, au profil proche. Les deux souverains se rencontrent au camp du Drap d’or en juin 1520, où ils rivalisent de luxe ostentatoire. Toutefois, Henri VIII choisit son camp suite à la défaite de François 1er à Pavie en 1525, et se rapproche de l’empereur Charles Quint par le traité de Westminster en 1527.

II) Les femmes d’Henri VIII

Le « divorce » avec Catherine d’Aragon permet au roi d’officialiser sa liaison avec Anne Boleyn en 1533. Il espère d’elle un fils, mais elle accouche d’une fille : Elisabeth. Leur relation s’envenime vite, Anne faisant une fausse couche en 1536. De plus, la réputation de la reine est de plus en plus sulfureuse. Henri VIII en profite pour s’en débarrasser, et elle est exécutée en 1536.

Le roi jette son dévolu sur Jane Seymour, dont il tombe très amoureux. Miracle, elle lui donne un fils, Edouard, en 1537. Malheur, elle meurt la même année…

Henri VIII ne s’en remet jamais vraiment. Le quatrième mariage, avec Anne de Clèves, est politique, pour se rapprocher des protestants allemands. La reine est répudiée quelques mois plus tard. Vieilli et affaibli, il tente de retrouver sa jeunesse et sa vigueur avec Catherine Howard en 1540. C’est un fiasco, et la reine est exécutée, tout comme ses amants présumés… La dernière heureuse élue, Catherine Parr, semble lui redonner un peu d’équilibre. Les deux époux se respectent, et cette fois elle lui survit, décédant peu après la mort du roi.

Jusqu’à la fin de son règne, Henri VIII continue les purges et gouverne de plus en plus seul, alors que sa popularité est un lointain souvenir, à mesure que le royaume plie sous les taxes pour financer les guerres. Sa déchéance est également physique, suite à une blessure reçue lors d’un tournoi. Obèse, faible et frustré, il devient un cauchemar pour son entourage. C’est donc un soulagement quand Henri VIII meurt le 28 janvier 1547.

Il laisse un royaume exsangue et divisé. Lui succèdent brièvement son fils Edouard (1547-1553) et Marie Tudor, dite « Bloody Mary » (Marie la sanglante), connue pour son retour sanglant au catholicisme. Enfin, Elisabeth 1re (1558-1603), fille d’Anne Boleyn. Si elle devient l’une des plus grandes reines d’Angleterre et fait de son pays une grande puissance, elle ne parvient pas à perpétuer la dynastie des Tudor qui s’éteint avec elle. Entretemps, son père est entré dans la légende…

Nicolas et Titouan